Message laissé
le 06/07/16 à 16:09
Alfred Capus disait: "le journalisme est l'école primaire de la diplomatie". Quoi de plus énervant quand on veut cacher quelques sales petits secrets d'état? Effectivement, ils sont pénibles ces journalistes. Quand on leur dit qu'ils n'ont pas le droit de mettre leur nez dans nos affaires, ils redoublent d'efforts, et quand on les enferme (quand on est de bonne humeur, sinon c'est plus radical), le peuple est mécontent car il y a atteinte à la liberté et on nous traite de fascistes. Dure la vie d'un dirigeant sans scrupule.
Petite erreur sur l'image, Goliath est dans l'autre camp.
Nous commençons par suivre l'histoire de deux journalistes, Ben Urich du Daily Bugle et Sally Floyd de L'Alternative. Après l'enterrement d'un de leurs collègues, le caméraman qui filmait les aventures des New Warriors, ils discutent un peu de cette nouvelle loi qui va être mise en place. Bien qu'ils sentent qu'ils vont devoir jouer les reporters, ils ignorent à quel point ce reportage va changer leur vie. Entre les opinions des deux camps, l'atteinte d'exercer leur métier par l'état, des super-vilains sous l'autorité de l'état, un traitre dans le groupe des pro-recensements,... La liste est longue.
Les dessins sont bons, mais ce n'est pas le point fort de ce récit. On suit, ici, les histoires du point de vue des journalistes. Ils savent donc être objectifs, chercher les secrets et aller fouiller là où il faut. Les méthodes utilisés pour arrêter les héros non-recensés sont mis en avant, les problèmes de cette loi,... Tout nous est montré et expliqué. Mieux que cela, il y a une raison cachée à cette loi qui la rend encore plus pathétique qu'elle ne l'est déjà.
Y-a-t'il des défauts? Oui. Le premier est que ce récit retrace Civil War du point de vue des journalistes. Si vous commencez par ce volume, vous allez être très vite perdus. La seconde, plus incompréhensible, est que l'un des sous-intrigues est celui du bouffon vert. On parle rapidement sur lui car il a un récit à part, mais ce récit est le dernier du volume et l'histoire avec les journalistes dévoilent la fin. Il aurait été plus logique de mette l'histoire du bouffon vert avant celle des journalistes.
Le deuxième récit parle de Speedball, unique survivant des New Warriors. Ce dernier a perdu ses pouvoirs suite à l'explosion et se fait arrêter par le SHIELD, qui souhaite, pour qu'il expie ses crimes, de se recenser. Le problème, c'est qu'il est techniquement pas le meurtrier des ces six cent douze personnes. Responsable, oui; coupable, non. Mais personne ne l'écoutera. On lui enlèvera des droits qu'on donnerait au pire tueur en série et on l'utilise comme un simple pion politique.
Une bonne surprise ce récit. D'un personnage peu connu qui représente plus le jeune comique qui souhaite devenir un super-héros, on suit un jeune qui va vivre une injustice au point de devenir Penance (pénitence) alors qu'il n'est pas coupable. La télé-réalité qui les a engagés? Elle en réchappe. Nitro? Il s'est échappé, mais Wolverine le course. Il n'y a pas d'arguments politiques ici, mais on voit la cruauté de l'humanité, guidée par la peur et la haine, et celle de la politique qui est prêt à enlever des droits et à enfreindre la justice pour quelques stratagèmes.
Le troisième récit a un problème qui me reste en travers de la gorge. Un vieil homme au nom de Joe a disparu, mais les premiers indices récoltés par la police laisse sous-entendre que c'est un Atlante (un sujet de Namor). Wonder Man est "sollicité" par le SHIELD pour le retrouver car il pense que c'est un espion pour une possible future guerre. Quand il découvre la planque de ce type, Wonder Man voit une sorte de groupe de soldats. Il demande des renforts, mais c'est le Bouffon Vert qui intervient, risquant un incident diplomatique.
Stop. Alors l'histoire et le dessin ne sont pas mauvais. Le problème vient du fait qu'on connait déjà la fin à cause du premier récit qui donne tous les éléments de réponse. En soi, c'est toujours le problème des méthodes utilisées. Bonne histoire, mais perte d'intérêt à cause de l'ordre des récits.
Mais la surprise de ce récit, c'est lui.
Weisse Kreuz. Son pouvoir: il existe.
Au final, ce comics est excellent car on ne suit plus vraiment les opinions des super-héros, mais celles d'humain qui arrivent à se détacher émotionnellement pour se rendre compte de ce qui ne va pas. Le gros défaut de ce comics est qu'on est obligé d'avoir lu le volume principal pour bien comprendre. En dehors de ce détail, vous ne regretterez pas votre achat.
+ Jolis dessins
+ Le point de vue des journalistes qui englobent la majorité des problématiques. Passionnant.
+ Un secret derrière cette loi
+ La cruauté humaine et politique dévoilée au grand jour
+ Sujets présents dans notre société
+ Speedball qui devient un personnage intéressant
+ Penance qui a du potentiel
+ Enfin un héros suisse (il existe, c'est déjà ça)
- Incompréhensible si on n'a pas lu le volume un
- Le récit du Bouffon Vert perd de son intérêt car on connait les tenants via le premier récit
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