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le 02/05/15 à 23:47
Bonjour, mon nom est Alfred Merkalor. Je suis un gnome. Enfin… Techniquement. Un gnome de la grande cité perdue puis retrouvée de Gnomeregan, des contrées de Dun Morogh, sur les terres d'Azeroth. Un monde qui me parait si lointain aujourd'hui, que je me perds un peu dans mes souvenirs. Un gnome comme les autres. A priori.
Oui, c'est moi. Je ne suis qu'un gnome, désolé de ne pas correspondre à vos standards de beauté !
J'ai grandi dans les murs de la cité mécanique, enfouie dans les montagnes, jusqu'à ce qu'un jour, l'un d'entre nous, le dénommé Thermojoncteur, un être complètement malade, a décider d'usurper le pouvoir à notre Grand Bricoleur Mekkanivelle. Et pour se faire, il a lâché dans la cité un genre de gaz mortel qui ont transformé tous les miens, ou presque, en zombie. Les lépreux qu'on les appelait. Dont mes parents, du moins, je le supposais. Oui, parait que je suis un “héros”, et tous les héros ont débuté leur vie avec un destin tragique. C'est écrit dans les lois de la convenance du destin. Va falloir que je les pose sur papier un jour, ces dîtes lois. Je commence à en connaitre un rayon.
La grande salle de Gnomeregan, crépitante de technologie, mais aujourd'hui empreinte d'une aura nauséabonde.
Fort heureusement, nombre de mes pairs ont réussis à s'enfuir de la cité, ou comme moi, se trouvaient déjà à l'extérieur, par “chance”. Mais notre désarroi et notre tristesse étaient grands. Notre Grand Bricoleur s'est installé dans la grande ville des nains, Forgefer, ainsi que bon nombre d'entre nous, tandis que les enfants comme moi ont plutôt été conduit dans les plaines enneigé de Dun Morogh, dans des orphelinat ou des auberges et autres joyeusetés du genre. Je connaissais ses plaines. Je les avait traversées de nombreuse fois avec mon père. Pour aller sur le grand lac gelé des plaines, ou encore, à Forgefer, pour chercher des fournitures pour les inventions incroyables de mon paternel. Vous saviez qu'il avait inventé le premier moteur à eau de tout Azeroth ? Mais évidemment, les lois du commerce, imposé par ses escrocs de gobelins ont empêché son invention de s'imposer aux yeux du monde… son “Merkalor”, moteur en arcanite qui transforme l'eau en “or”, petite alégorie prétentieuse mais qui nous a donné ce nom de famille peu commun. Oui, nous les gnomes, nous pouvons changer notre nom de famille à la majorité, si l'on arrive à inventer une machine ou un objet digne de ce nom. Et non, je n'aurais jamais eu le temps de prouver mes valeurs d'inventeur à qui que ce soit. Disons que ma vie s'est vu attribuée un destin un peu plus compliqué.
J'ai grandi, donc, entouré de nains et quelques autres gnomes dont je n'arrivais plus à m'attacher. Trop de peine et bien trop de frivolités de leur part, la vie était dure, nos parents étaient morts, à quoi bon s'amuser à faire semblant ? En plus, les machineries de la cité étaient bien loin, elles ne nous tenaient plus au chaud, et il ne restait que les feux de cheminée de la taverne de Kharanos, là ou je travaillais pour quelques pièce de cuivre afin de survivre dans des conditions plus que molassonne. La “Nouvelle-Brikabrok” était loin d'exister à l'époque. Cela mettrait encore quelques années avant que les gnomes d'Azeroth se rebatissent un semblant de chez eux. J'hébergeais alors dans l'orphelinat du coin, même si je devais bientôt être trop grand pour m'y laisser vivre. Mais peut-être qu'il me fallait ce coup de pied aux fesses pour me bouger de là et vivre pleinement ma vie. Je refusais les frivolités des autres, mais je vivais une vie bien inutile, quel paradoxe. Je laissais ces bougres de nains se moquer de moi gentiment, et je bougonnais sur ma vie et mon triste sort à qui voulait bien l'entendre.
Maêlle et moi-même, dans nos premières aventures.
Puis un jour, je suis tombé sur cette gnomette, avec des cheveux blanc d'une pureté que je n'avais jamais vu. Ou plutôt, s'est elle qui est tombée sur moi. Un sourire joyeux et une conviction que la vie valait le coup d'être vécue. C'était tard dans la nuit, je nettoyais quelques tables pleine de bière lorsqu'elle a débarqué, qu'elle s'est décagoulé lentement, ou alors c'est le temps qui avait décidé de ralentir drastiquement pour me faire profiter de la vue et de l'occasion. Je ne savais pas pourquoi sur le moment, mais nous avons parlé, rit même, alors que j'abusais de sarcasme, comme à mon habitude, pour décrire la morne vie du coin. Mais elle, elle ne s'appitoyait pas, et il y avait quelques choses de tellement naturel à parler avec elle, que mes jérémiades se transformaient en blagues. Je compris pourquoi plus tard, même si comme un imbécile, je croyais tomber amoureux. Mais, tomber amoureux de sa propre soeur, c'est bon pour les troggs. Oui, ma soeur, ma demi-soeur pour être exact. Mais je me confronte ici à toute les lois de la narration, car j'ai appris cet état de fait qu'une année et demi plus tard. J'ai encore des frissons de cette époque. Non, il n'y a jamais eu de … enfin, ne m'obligez pas à l'écrire ! Même si ça ne s'est jamais produit, c'est répugnant quand même ! J'appris tout de même ce soir-là qu'elle avait échapée de justesse à la mort lors de la chute de Gnomeregan, que sa mère avait réussi à la conduire à l'extérieur, donnant probablement sa vie pour elle, elle n'en savait rien, mais elle ne se montrait aucunement triste. Elle était juste fier. Et que suite à cet incident, une elfe avisée l'avait secourue, comme si elle s'était attendue à la recueillir. Et que depuis lors, elle vivait entouré d'Elfes faisant cinq-six fois sa taille, dans le grand arbre de Darnassus. Quand elle décrivait les lieux, je n'avais qu'une idée en tête, y mettre les pieds un jour. Elle était revenue dans la région pour une sorte d'apprentissage de la magie, ou quelques choses du genre. Une jeune magicienne. Tout ce que je n'étais pas. Mais soit, les arcanes étaient quelques de connus chez nous, et c'était encore plus fun pour certains, quand on mélangeait cela à la science. La gnomette savait que les gnomes n'évaient plus toute leur grandeur, et pour cause. Mais, sans s'encombrer des détails, elle m'avait expliqué qu'on lui avait soumis de revenir ici, de passer par la Vallée des Frigères pour y suivre ses premieres formations. Les elfes ayant, j'imagine, décelé rapidement qu'elle était capable d'utiliser la magie avec soin. Et pour la suite, je ne la connaitrait pas, pas ce soir là en tout cas. Il était déjà tard.
La terrasse des artisans de la ville de Darnassus, où Maêlle a été recueillie.
En me couchant (seul, je précise de nouveau au cas où) j'ai eu comme le coeur gonflé d'espoir. Comme un besoin inconcevable de quitter ce patelin, d'arrêter de me plaindre de ma situation et d'affronter le grand jour. En pleine nuit, autant vous dire que la tâche était délicate. Je n'en ai pas dormi d'ailleurs, excité de découvrir que malgré cette fichu tristesse, je pourrais trouver le moyen de vivre. Après tout, les nains, entre deux moqueries, n'arrêtaient pas de me dire que j'étais un grand gaillard, pour un gnome. Que je pourrais soulever des cailloux sans peine et que je pourrais probablement foutre sa raclée à n'importe quel trogg qui passerait par là. Les troggs, ce sont ces êtres tout poilus, très moche, mais aussi très costaud, qui ont profité du bazar de Gnomeragan pour envahir tout un quartier de la cité. Les dortoirs notamment, ou les communs, comme on les appelait. Je frissonne encore à l'idée qu'une de ces sales bêtes aient pu dormir dans mon lit ! Je vous assure, je n'émet aucun délit de sale gueule. Certes, ils sont moches, mais j'ai l'assurance aujourd'hui qu'ils sont cruels et dépourvus de la moindre intelligence, et surtout, qu'ils ont tué bon nombre des miens. De quoi me mettre en rogne ! A l'époque, je n'avais entendu que des rumeurs sur la présence de ces bêtes sauvages, rumeurs nous remontant de la “zone propre”, seul quartier encore intact de la ville, que les vapeurs toxiques n'avait pu atteindre. Mais je m'égare… Cette nuit là donc, je rêvais. Tout éveillé que j'étais. Je rêvais devenir le plus grand gnome guerrier qu'Azeroth ait connu. Je rêvais que je ne me plaindrais plus de ma condition, que je ne serais plus jamais triste. Une nuit pleine de naïveté, certainement. Mais elle changea ma vie. Le lendemain, la jeune gnomette était partie. Oui, ma soeur. Maêlle qu'elle s'appelait, j'avais un peu oublié de vous le dire. On me raconta qu'elle était partie pour l'est, pour la vallée des troggs, ou quelques choses comme ça. Oui, encore les troggs ! Je sentais en moi le besoin insoutenable de m'y encourir. Ce besoin allait faire basculer mon destin de manière irréversible. J'enfilais une vieille armure de maille, je m'armais d'une vieille hâche émoussée. Je demandais à mon vieil ami nain, Chamrock, le seul ami dont je puisse me souvenir de cet époque, si il ne voulait pas m'accompagnait au moins jusqu'à la porte est de Dun Morogh. Sabre, son loup des plaines gelée, fouettait sa queue et me lêchait les babines. Puis je me pris un sermont, comme quoi j'étais trop jeune et trop impulsif, que je me ferais tuer et qu'il me fallait m'entrainer auparavant. Seulement, avais-je le temps de m'occuper de tout ça ? La voyage ne formerait-il pas mon entrainement ? On s'est quitté fâché. Et Sabre gémissait, les pattes sur le museau. J'ai eu quelques regrets à l'époque. Mais j'ai armé mon courage et ma conviction. J'ai pris quelques broutilles que j'avais laissé à l'orphelinat, comme cette gnomographie de mes parents. J'ai acheté quelques vivres avec le peu d'argent qu'il me restait, et j'étais fin prêt à partir.
Le lac gelé de Dun Morogh. Au loin, on peut apercevoir les vapeurs toxiques qui s'échappent de la cité enfouie de Gnomeregan...
Une dernière émotion m'arrêta vivement dans mon élan. Je devais au moins leur dire aurevoir. Bien sûr, je ne pourrais jamais retourner à l'intérieur de Gnomeregan, les gnomes à l'entrée m'en empêcherait. Je n'avais même pas pu me rendre à la zone propre une seule fois. Trop dangereux qu'ils disaient, et que nous, les jeunes gnomes, on était l'avenir de notre race et qu'on ne pouvait décemment pas risquer nos vies. M'enfin quoi ? Les gnomes, ça peut vivre quatre cents années ! Et y'avait tout un tas de gnomes âgés qui vivaient dans la capitale naine et qui avait encore genre deux-cents ans pour faire des gosses ! Mais soit, je n'avais plus qu'une autre option. Celle du lac gelée, là où j'ai passé quelques moment avec mon paternel, comme je vous l'évoquais plus haut. Il voulait, lui aussi, que j'aspire à autres choses que les murs de la cité. On allait pêcher là bas, dans le calme des plaines, évitant soigneusement les loups et bêtes sauvages. Les gnomes avaient ce talent naturel pour se faire discret. On avait aussi le talent incroyable de se faire remarquer. Il suffisait de choisir le bon talent au bon moment. Ah, mon père... Il avait un coeur immense, et il voulait tellement faire profiter au monde de l'ingéniosité des gnomes. Il me vantait sans arrêt les atouts de son moteur à eau, de la puissance et de la propreté de ce dernier, me rappelant avec une certaine colère contenu par un calme impressionnant, que les gobelins, eux, vivaient et s'étendaient dans le monde extérieur, avec leur machine crasseuses et dangereuses, autant pour les gens que pour la nature. Ironique, quand on pense que l'ingéniosité des Gnomes les avaient conduits à leur perte. Mais il m'avait inculqué son optimisme, l'espoir qu'un jour tout serait encore meilleur. J'avais du mal à m'imaginer comment les choses pouvaient être meilleures à l'époque. Et pourtant. Aujourd'hui c'était une pensée si comfortable, si apaisante, et pourtant si dur à entretenir. Je m'étais donc rendu au lac, peut-être une dernière fois pensais-je. J'observait ce silence, ce calme, cette brise glacée, je pleurais un bon coup parce que j'ai toujours été un gnome trop sensible, je leur disais adieu, à eux, ces pauvres ères piégés dans une cité en déclin. Ils étaient morts, il fallait que je me fasse une raison. J'essuyais mes larmes et je partis sur les routes. Regardant derrière moi le lac, et cette bonne vieille Kharanos, observant la porte de Forgefer qui s'élevait au loin, sur ma gauche, et je visais tout droit, vers l'est. Le coeur gonflé d'un besoin immense de vivre.
Message édité 3 fois. Dernière édition par Freytaw le 11/08/18 à 02:31.
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Message laissé
le 09/05/15 à 01:57
Citation :
Paul George a écrit :
Bref çà m' a lourdé ce jeu... par contre j' aime co bin les zavantures d' Alfred
C'est "sérieux" ou c'est ironique ? xD
Sur WoW, j'ai passé :
- 50% de mon temps à faire du RP. Et à chiader l'histoire dont vous avez un extrait ici.
- 20 % du temps à faire des quêtes, à flaner et à farmer (et des fois, à faire du PvP, des fois)
- 30 % du reste à faire du PVE !
Une expérience assez riche en fait, en terme "humain". Bien plus que je ne l'aurais cru et que je l'aurais voulu. Mais c'était y'a fort longtemps maintenant. J'y ai joué grosso merdo de 2006 à 2011. Sur la fin, c'était vraiment sporadique. Et ça prenait trop temps et l'implication "émotionnelle" dépassait vraiment le cadre du jeu. Du coup, j'ai fini par lâcher l'affaire. Mais c'était pas facile. Pas temps par "manque" du jeu, parce que clairement, j'en avais fait le tour et ça me saoulait. Mais pour l'attachement à mon/mes personnages et l'univers que j'avais bâti autour d'eux. Pour ça qu'aujourd'hui encore, je reviens de temps en temps sur cette "histoire".
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Club des Papas !