Blork et size.fac
Séparation haute

Envoi de message privé Fermer ce menu

Destinataire : *

Message : *

Envoyer ce message privé

Les champs marqués d'un * sont obligatoires.

Menu : profil et inscription Fermer ce menu

Si vous avez oublié votre mot de passe, merci de nous indiquer les renseignements suivants :

Votre pseudo : *

Adresse email de votre profil : *

Les champs marqués d'un * sont obligatoires.

Blork & size.fac > Articles de Nioji > Les jeux vidéo > KOTOR 1 et 2

Bas de page

Message laissé le 04/04/16 à 14:19

Image

Les bouches de Kotor sont une baie située sur la code occidentale du Monténégro, dépendante de la mer Adriatique. Elles forment une baie qui est souvent comparée à tort avec...

Comment ça, on est le 4 avril et pas le 1er ? Meeeeeeeeerrrde.

Image

Donc après cette petite blague (de merde j'avoue), on va pouvoir parler vraiment de KOTOR, ou dans son nom complet : Star Wars : Knight of the Old Republic. Ou "qu'est ce qui se passe quand Bioware crée un jeu Star Wars". Probablement un des meilleurs jeux Star Wars jamais crée, avec Jedi Outcast (selon moi). Ca fait un bail que je voulais parler de ce jeu et de sa suite, parce que je pense qu'il s'agit probablement d'un des meilleurs jeux dans le catalogue de Bioware (avec Mass Effect 2 et Dragon Age Origins) et parce que sa suite est absolument fascinante dans sa déconstruction brutale de l'univers Star Wars. Mais bon, commençons d'abord par le premier !

Gameplay :

Image

Je vais commencer par ce que je considère comme la partie la moins importante de cette duologie le gameplay. Grosso modo, c'est Donjons et Dragons 3e édition/d20 adapté à la sauce Star Wars. Tout ou presque est déterminé avec des jets de dés et les personnages gagnent des talents et peuvent plus ou moins multi-classer au bout d'un moment. Comme dans Baldur's Gate/Neverwinter Nights/Dragon Age, c'est du combat en temps réel qu'on peut pauser à n'importe quel moment pour pouvoir mieux donner des ordres aux personnages en combat.

C'est un système de combat qui marche très bien, mais personnellement, j'ai jamais trouvé que Donjons et Dragons, ça donnait quelque chose de vraiment fascinant à jouer. Bon ici, ça passe mieux que dans Neverwinter Nights par exemple, parce que les animations pète la classe et donne vraiment l'impression d'assister à un combat chorégraphié tiré de la prélogie. (au lieu de 2 gamins qui se tapent dessus avec des bâtons à la maternelle)

Le plus gros problème du gameplay de KOTOR selon moi, c'est les allers retours assez dingues qu'on doit faire pour pratiquement toutes les quêtes du jeux. La plupart du temps, ça va, mais ça peut très vite devenir chiant. C'est pas au niveau de Dragon Age 2 mais tout de même.

Histoire :

Aaaah, là par contre, on touche à du lourd.

Image

Tout commence il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine. Et parce longtemps, je veux dire encore plus longtemps que d'habitude. KOTOR commence environ 4000 ans avant la création de l'empire galactique, donc 4000 ans avant la fin de la prélogie, dans une période de trouble profond. L'ex Jedi Dark Malak, dernier apprenti du Sith Dark Revan, a lancé une armada de Siths contre la République et le conseil Jedi. Et comme d'hab, les Jedis se font démonter par les Siths de manière très violente.

Le jeu commence par l'attaque d'un vaisseau républicain, l'Endar Spire autour de la planète Taris. A bord, un jeune homme (ou une jeune femme, mais canoniquement, c'est un homme (et oui je sais qu'il y'a eu un reboot de l'univers Star Wars mais bon voila)) est forcé de se battre pour protéger une Jedi, Bastilla Shan, qui est apparemment le dernier espoir de la République contre les Siths. Bien sûr, l'Endar Spire explose et après un atterrissage difficile sur Taris, ce jeune homme accompagné de Carth Onasi, un autre soldat républicain, va devoir essayer de sauver Bastilla et aussi la République si possible.

Si le début du jeu est assez linéaire, le jeu s'ouvre assez vite pour permettre au joueur d'aller sur quatre planètes différentes : Kashyyk, Tatooine, Manaan (une planète complètement aquatique) et enfin Korriban. Un peu une version plus courte de Dragon Age Origins (et pas de passage équivalent aux Tréfonds, on a du cul là dessus)

Image

C'est bien sûr une version très très raccourcie du scénario qui est plein de twists et de révélations pour tout les personnages. D'ailleurs, j'adore les compagnons qui vous accompagnent pendant tout le jeux. Même si certains peuvent parfois devenir un petit peu chiant (Carth et sa paranoïa constante même si il a souvent raison), dans l'ensemble je les trouve tous intéressant et ils permettent tous de montrer une facette fascinante de Star Wars à un moment qui n'a jamais été montré dans les films. Entre Bastilla, la Jedi un petit peu coincée du cul mais quand même sympa (avec une Jennifer Hale pré-Mass Effect !), Jolee Bindo, le Jedi "gris" exilé, Mission Vao et Zaalbar, le duo Twilek/Wookie et Canderous Ordo le mercenaire Mandalorien blasé et sarcastique, c'est une clique très variée et franchement très sympa.

Image

Et puis bon, HK PUTAIN DE 47. HK-47 LES MECS. IL EST TELLEMENT PARFAIT. ("Observation: I am a droid, master, with programming. Even if I did not enjoy killing, I would have no choice. Thankfully, I enjoy it very much.") En terme de comédie pure, c'est probablement le meilleur compagnon que Bioware ait jamais crée. Pratiquement toute ses répliques sont hilarantes.

Personnellement, c'est ça qui me plaît le plus dans KOTOR 1, les compagnons. Un peu comme dans Dragon Age Origins, on a vraiment l'impression d'être dans une grande aventure accompagnée de potos rencontrés sur le chemin. Je terminerai juste en disant que personnellement, KOTOR 1 c'est un peu l'adaptation parfaite en jeu vidéo de la première trilogie : c'est une aventure avec un très bon rythme et des twists géniaux (rassurez vous, pas de "Je suis ton père" 2 ici) avec des personnages très intéressants.

Graphismes et musiques :

Image

Oui bon là par contre, KOTOR a pris un sacré coup de vieux au niveau des graphismes. Les persos ont pas vraiment d'animations faciales, et je dois avouer que les équipements qu'on peut porter sont franchement très moches.

Quand à la BO, c'est de la très bonne qualité (enfin bon, quand on a Jeremy Soule, faut pas s'attendre à autre chose). Le thème principal m'est resté en tête pas mal de temps après avoir terminé le jeu et les musiques ambiantes comme celle des appartements de Taris ou bien celle de Tatooine sont aussi très sympa.

Conclusion :

KOTOR, c'est un excellent jeu Star Wars, c'est un excellent RPG et c'est un des meilleurs jeux que Bioware ait crée. Les personnages sont incroyablement attachants, l'histoire est très prenante et l'univers de Star Wars vu à une toute autre époque est très intéressant. Je vous recommande d'y jouer.


Pfiou, ça c'est fait. La prochaine fois, sortez vos lunettes et préparez vous à parler Nietzsche, déconstruction, Chris Avellone et Kreia meilleur personnage féminin de tout les jeux vidéos, parce que la prochaine fois, on parle de KOTOR 2 : The Sith Lords !



- - - - - - - - - -

Message laissé le 08/04/16 à 11:36

Et c'est parti pour KOTOR 2 : The Sith Lords !

Par contre, je vais être beaucoup moins organisé pour en parler par rapport à KOTOR 1, principalement parce que parler du gameplay n'est pas très intéressant (quelques changements ont été faits, mais ça reste D&D 3e édition) et que le jeu tourne sur le même moteur graphique que le premier. Les musiques sont également sublimes même si c'est pas Jeremy Soule, mes préférés étant : Peragus Fuel Depot pour son atmosphère très oppressante, Nar Shaddaa et Malachor V.

Bon c'est parti !

Production :

Pour bien comprendre ce que KOTOR 2 représente, il faut remonter en 2003, juste après la sortie du premier KOTOR. Cette année marque aussi la création d'un de mes studios préférés : Obsidian. Formé à partir d'anciens membres de Black Isle (Fallout 1, 2, Icewind Dale, PLANESCAPE FUCKING TORMENT), le membre le plus important de l'équipe à mes yeux pour parler de KOTOR 2 (et de toute la trilogie Torment, mais ça on en reparle plus tard), c'est Chris Avellone.

Image

C'est un des cerveaux derrière Fallout 2 et principalement Planescape Torment et un type que je trouve franchement assez brillant par moment. Cela dit, et ça c'est clé pour comprendre KOTOR 2, Avellone a une vision du monde assez tranchée. Pour lui, le manichéisme (la vision du monde en noir et blanc, gentil contre méchant...) est un frein à la créativité artistique. Il a également dit pendant un interview qu'il était incapable d'écrire une romance qui ne se termine pas de manière tragique, ça vous donne une idée du bonhomme.

Donc nous sommes en 2003 et KOTOR 1 sort sur consoles et PC. C'est un succès retentissant et Lucasarts commande directement une suite. Les mecs de chez Bioware (qui connaissent les types d'Obsidian bien puisque Black Isle était l'éditeur de Baldur's Gate) délèguent la tâche à Obsidian. Petit problème, le jeu doit sortir avant Noël 2004 selon LucasArts, ce qui leur laisse seulement un an pour faire un gros RPG d'une trentaine d'heures.

Avellone lui prend du temps pour faire des recherches sur l'univers étendu de Star Wars. Il lit des bouquins, re-regarde les films, lit les comics... et à la fin, il se rend compte que l'univers Star Wars est... profondément con. On en reparlera quand ce sera le tour de Kreia, mais vous pouvez vous douter qu'un type qui est anti-manichéisme ne va pas tellement adorer les Siths, Jedis etc...

Donc le jeu sort en novembre 2004 et c'est un massacre. Le jeu est profondément beugué, énormément de contenu inutilisé est trouvé dans les dossiers du jeu et la fin de base est poliment nulle à chier. Heureusement, une équipe de modders a bossé comme des fous pour restorer ce contenu perdu et grâce à ce mod , le jeu est désormais pratiquement complet selon moi. (soit dit en passant, merci à la compagnie qui a décidé de permettre l'utilisation du Workshop sur un jeu vieux de 10 ans, c'est très sympa).

Histoire et background :

Image

Bon après ce gros pavé, je vais enfin parler du jeu en lui même !

KOTOR 2 commence 5 après la fin du premier et le héros que vous incarniez dans le premier a disparu de la galaxie. Ici, on joue l'Exilé, un Jedi qui avait aidé Revan pendant la guerre contre les Mandaloriens (plus d'infos là dessus après) plusieurs années avant KOTOR 2. Exilé par le Conseil Jedi pour ses actions, on se réveille d'un séjour en hibernation dans une cuve de bacta sur une station spatiale appelée Peragus accompagné de deux personnages : Atton Rand (un bien meilleur Carth Onasi que Carth Onasi) et Kreia, qui est tellement cool qu'elle aura sa propre section après. La station est abandonnée et est attaquée pratiquement tout de suite par un Sith invulnérable appelé Dark Sion. Après s'être enfuit comme des lâches, vous vous rendez rapidement compte que pendant les 5 ans qui se sont écoulés, 3 Siths (Sion, Traya et Nilhus, celui sur la photo en haut) se sont soulevés et ont pratiquement massacrés tout les Jedis existant, les derniers se cachant un peu partout dans toute la galaxie. Le job de l'Exilé et de ses compagnons sera de retrouver les derniers maîtres Jedis encore en vie pour essayer de combattre la menace Sith grandissante.

Ce que KOTOR 2 fait excellemment bien, c'est donner un aspect profondément sombre et déprimant à l'univers Star Wars. Les planètes qu'on visite sont très souvent en ruines, dévastées par les guerres galactiques qui se suivent les unes après les autres, et quand la planète n'est pas ravagée, c'est qu'on est sur Nar Shaddaa, une lune transformée en ville dirigée par des gangs et des corporations douteuses. Là où KOTOR 1 condensait l'esprit aventurier du premier film et de la première trilogie, KOTOR 2 distille le côté plus sombre du 5 et des meilleurs moments de la prélogie. Et ça marche énormément.

Revan :

Image

J'avais mentionné Revan de manière très rapide quand je parlais de KOTOR 1, en disant que c'était juste le maître de Malak. Son personnage est bien plus important que ça et je ne voulais pas trop spoiler en dévoilant ses secrets. Ce que je trouve personnellement incroyablement cool à propos de son traitement dans KOTOR 2, c'est qu'il parvient pratiquement à changer l'interprétation du personnage, alors qu'il ne fait même pas une apparition.

Voici l'histoire condensée de Revan : entraîné par des Jedis, il devient vite un chevalier et prend comme apprenti Malak. A ce moment là, les Mandaloriens attaquent. Pour faire très simple, les Mandaloriens sont une race/culture de guerrier pure. Pour eux, ils existent pour se battre et trouver des adversaires qui leur sont égaux. Imaginez une version nomadique des Krogans et vous êtes pas très loin. Donc les Mandaloriens attaquent la République et le Conseil Jedi ...ne fait rien. A ce moment là, le Conseil est obsédé par l'idée de balance dans la Force et selon eux, partir en guerre serait une invitation ouverte à rejoindre le côté obscur.

Revan est sur le cul. Le Conseil est prêt à laisser la République bruler et voir des innocents mourir pour conserver un équilibre dans la force ? C'est absurde. Ni une ni deux, accompagné de Malak et de plusieurs Jedis (y compris l'Exilé) il part en guerre. Et effectivement, il tombe progressivement dans le côté obscur, forcé de faire des choses à la limite de crimes contre l'humanité de l'espace (si ça existe dans Star Wars Smiley : lag11.png ). Quand il rentre de campagne, le Conseil décrit ses actions et la Guerre Civile Jedi commence. Il sera ensuite trahit par Malak et tué. Plus ou moins.

KOTOR 1 interprète Revan comme une morale : prendre des choix hâtivement mène au côté obscur. KOTOR 2 l'interprète d'une manière complètement différente : et si perdre et mourir faisait partie du plan de Revan ? Et si il existait une menace plus grande encore que Malak, les trois Siths et les Mandaloriens combinés ? Et si le Guerre Civile avait servi à forcer la République et le Conseil à prendre des actions et s'endurcir ? En même temps, qui appris à Revan les techniques du côté obscur ? Je dois avouer que par moment la version de Revan du 2 est un petit peu exagéré au niveau de ses plans mais dans l'ensemble, cette interprétation me plaît beaucoup et c'est un autre exemple de l'effort fait par Avellone et Obsidian pour montrer une autre facette de l'univers Star Wars.

Compagnons :

Image

(à noter que cette image manque 5 autres compagnons : T3-M4 et HK-47 de retour du 1, le Wookie de service Hanhaar, un qui est un gigantesque spoiler et Kreia )

Les compagnons sont également un bon moyen de montrer un autre visage de cet univers. Ils sont tous très bien écrits et leur personnalité et background sont fascinants. Je vous conseille de jouer en tant que Exilé mâle, car selon votre sexe, vous pouvez recruter le Disciple en milieu en bas sur l'image (pour les femmes) qui est plutôt bien mais sans plus ou la Handmaiden en bas à gauche sur l'image (pour les hommes) que j'adore. Sérieusement, la Handmaiden est mon troisième compagnon préféré (Kreia exclue), derrière le perso spoiler et Atton Rand en haut à gauche.

Pourquoi est ce que Atton Rand est mon préféré ? Simplement parce que Atton Rand est ce que Carth Onasi aurait dû être. Là où Carth est parano 24/24 et le montre tout le temps (sans compter les reproches constants), Atton est incroyablement plus discret à ce sujet. Un des meilleurs moments du jeu selon moi est le moment où Kreia vous apprend à lire les esprits de ceux qui vous sont proches, en commençant par tout ceux à bord du vaisseau avec vous. La plupart pensent à des choses et d'autres, leur maison, les proches qu'ils ont perdus/qu'ils ont dû abandonner... Mais Atton lui récite une comptine. Alors qu'il pilote le vaisseau. Pourquoi ? Qu'est ce que ça lui apporte ? Son explication est probablement une des meilleurs révélations du jeu selon moi et c'est ce qui fait que c'est un de mes préférés (et aussi parce que c'est un bon gros connard comme on les aime Smiley : lag30.gif ).

La Trilogie Torment :

Image

Image

"Mais qu'est ce que Planescape Torment et l'extension de Neverwinter Nights 2 ont à voir avec KOTOR 2 ?" vous vous demandez, "Pourquoi il parle de ses jeux comme d'une trilogie alors qu'ils ne font même pas partie de la même série ou du même univers ?"

2 mots : Chris Avellone. C'est le lien qui lie ces 3 jeux ensembles. Ca et le fait qu'ils ont tous les 3 des points communs : un héros amnésique/qui apparaît dans un pays qu'il ne connaît pas ou à un temps qu'il ne connaît pas, des compagnons très divers et varié (un crâne qui parle, une succube chaste, l'esprit gardien d'un ours et un robot tueur qui fait des comparaison entre des tirs de snipers et l'amour pour en prendre 3-4 au hasard) et une confrontation avec une femme comme point central du premier acte/du milieu du jeu (Raven, Atris, Gulk'aush). Mais les deux choses principales qui unissent, c'est une fascination avec la déconstruction de multiples clichés et une question centrale fondamentale autour de laquelle le reste du scénario se base.

Qu'est ce qu'une déconstruction d'un cliché ? Il s'agit pour faire simple d'une analyse rigoureuse d'un cliché récurrent dans un genre ou un médium en particulier. Exemple tout fait : Neon Genesis Evagelion déconstruit de manière brutale le genre des animés de Mechas : le gamin de 13-14 ans qu'on met au commande d'un robot géant, il va pas exploser 12 millions d'autres robots dès le début, il va surtout paniquer comme un fou. Le héros de Planescape Torment déconstruit le concept de l'immortalité comme récompense ultime : le héros est un immortel qui est mort tellement de fois qu'il ne se rappelle plus de comment il a acquis cette immortalité ou de comment s'en débarrasser. A vrai dire, il considère ça comme une malédiction plutôt qu'une bénédiction, puisqu'il doit supporter les conséquences des actions de ses personnalités précédentes (sa mémoire s'effaçant de manière périodique). Mask of the Betrayer lui se centre autour de l'amour et de ses conséquences souvent dramatiques sur les individus. KOTOR 2 déconstruit le concept même d'un RPG et du gain d'XP d'une manière qui serait beaucoup trop compliqué et spoilerfique mais croyez moi, c'est une révélation incroyablement efficace.

Ce qui nous amène à la question centrale de ces trois jeux. Pour P:T, c'est assez simple, la question étant répétée pas mal de fois pendant le jeu : "Qu'est ce qui peut changer la nature d'un homme ?". Pour Mask of the Betrayer, il y en a plusieurs mais principalement : "Est ce qu'on peut vraiment connaître vraiment quelqu'un ? Qu'est ce que croire en un dieu ? Pourquoi l'Acte 1 de Neverwinter Nights 2 est aussi putain de long ?"

Et pour KOTOR 2, c'est "est-il toujours possible de prendre une troisième option ? D'être un utilisateur de la force tout simplement et pas un Jedi/Sith ?". Parce que c'est ça que Chris Avellone trouve le plus abérant, que de pratiquement tout le monde (principalement dans les films, je suis sûr que dans les livres c'est différent) qui utilise la force est mis dans deux camps : Jedi et Sith. Et ils sont bloqués dans un conflit qui est probablement sans fin, puisque il y a toujours des Sith quand il y a des Jedi et vice versa et qui en plus, et basé grosso modo sur une différence de doctrine religieuse (et le fait que les Sith soient des nazis de l'espace mais chuut). Alors peut-on être un Jedi/Sith gris ?

La réponse à cette question est : Kreia.

KREIA

Image

Kreia est honnêtement le meilleur personnage de tous les jeux vidéos auxquels j'ai joué. Ce n'est pas une hyperbole. Tout à propos d'elle est fascinant, mystérieux et simplement génial. Kreia, c'est la personne qui a toutes les cartes en main mais qui les distribue une à une et ne montre jamais toute sa main même à la toute fin du jeu. En tant que compagnonne, elle sert de mentor à l'Exilé pour lui apprendre non seulement comment réutiliser la Force mais surtout sa philosophie de vie. Pour faire simple, Kreia pense qu'il faut toujours agir, mais il faut agir bien. Si l'inertie et l'apathie sont mortel chez Kreia (et considéré ce qui est arrivé au conseil Jedi, elle n'a pas tort), agir stupidement est probablement pire. Et c'est démontré de la meilleure manière possible pendant mon moment préféré de tout le jeu : le mendiant de Nar Shaddaa.

Image

A votre arrivée sur Nar Shaddaa, vous êtes accosté par un mendiant demandant un crédit ou deux. Vous avez 3 choix : ne rien lui donner auquel cas il restera là à attendre, lui donner des crédits ou lui dire d'aller se faire foutre si vous êtes un connard profond. Donc bon vous vous sentez content, vous avez donné du fric à quelqu'un/insulté quelqu'un. Et là Kreia arrive et vous engueule violemment. Mais est ce que vous avez seulement réfléchi aux conséquences de vos actions ? Donner des crédits à un mendiant seul dans l'équivalent galactique de Détroit, c'est comme donner un flingue à un dépressif pour se suicider. Et peut-être qu'après avoir passé plusieurs années à mendier et à se faire insulter par des gros cons comme vous, qu'est ce qui vous dit qu'il ne risque pas de craquer et de tuer quelqu'un pour pouvoir se payer de quoi manger ? Si sa destinée est de mourir prochainement, à quoi sert de lui filer de l'argent ou de l'insulter pour qu'il pète un câble si ce n'est accélérer l'inévitable ?

Kreia, à l'inverse du Conseil Jedi, est contre l'inertie et est pour la prise de position et les actes avant les paroles, mais cela ne veut pas dire qu'il faut agir sans réfléchir. C'est une version très simplifiée et raccourcie de sa philosophie de vie qui prend des inspirations entre autres de l'existentialisme (l'accent est mis sur la valeur de l'individu) de Nietzsche et Kierkegaard pour créer une manière de vivre unique dans l'univers Star Wars.

C'est sans prendre en compte sa position centrale dans l'histoire, le fait qu'elle VOUS MENT OUVERTEMENT ALORS QUE C'EST UN DE VOS COMPAGNONS (en majuscules parce que c'est quand même assez rare dans ce genre de jeu) et le mystère autour de son identité qui n'est révélé qu'à la fin du jeu et encore, il vaut mieux avoir pris des notes pour bien retracer son histoire. J'adore Kreia. Je vais juste utiliser une citation d'un de mes Let's Play préféré de ce jeu au sujet de Kreia :

"A la fin de ce périple, après tout les mensonges, obscuration de la vérité et manipulations, est ce que Kreia est un Sith ou un Jedi ?

Kreia est Kreia."

Conclusion :

Bon après ce pavé gigantesque, que dire de KOTOR 2 si ce n'est que c'est selon moi l'un des meilleurs WRPG jamais crées. Une expérience hors du commun et une déconstruction fascinante d'un univers fictionnel connu de tous. Des personnages fascinants et une atmosphère superbe. Je vous recommande cependant de commencer avec KOTOR 1. Même si personnellement je lui préfère sa suite, KOTOR 1 reste le meilleur jeu des deux et ça reste un des meilleurs jeu Star Wars (et aussi parce que la suite part du principe que vous y avez joué et spoile certains twists rapidement). Mais je vous recommande cependant de garder un oeil sur KOTOR 2 après avoir fini le premier, je pense que ça vous intéressera énormément.


Pfiou. Promis, je ne ferais plus de pavé comme avant un bon moment Smiley : lag18.png



- - - - - - - - - -

Message laissé le 08/04/16 à 11:42

Tout le monde sait que KOTOR, c'est de la balle !
Faut que je les (re)fasse, déjà parce j'ai jamais fini le 2, que le 1 je m'en rappelle à peine, et que je suis sur SWTOR et qu'avec les dernières extensions et màj, on est en plein dans la suite de tout ce merdier avec Revan ! Y'a même HK-47 qui est de retour sérieux ! (déjà qu'on l'affrontait dans une instance).

Bref, article(s) très bon(s) et très complet(s) ! Smiley : lag18.png



- - - - - - - - - -
Image
Image
Image

Club des Papas ! Smiley : lag28.png

Message laissé le 08/04/16 à 14:15

Merci de me refaire penser de jouer à SWTOR, j'avais commencé une partie avec un pote mais entre temps il est parti à l'étranger et j'avais complètement oublié d'y jouer Smiley : lag18.png



- - - - - - - - - -

Haut de page

Répondre

// Blam ! Version 2.0 Ecrit avec nos petits pieds 44 fillette. //


Télécharger : facile, amusant, génial